Tout processus d’apprentissage occasionne un déséquilibre cognitif (Astolfi, 2008), qui est parfois mal vécu par les apprenant.e.s (Chevallier-Gaté, 2014). Apprendre implique bien souvent de remettre en question ses conceptions initiales et ses représentations et ce processus peut provoquer un malaise chez les apprenant.e.s, ce qui peut constituer un obstacle à l’apprentissage. En même temps, par le contenu abordé, les diverses disciplines scolaires peuvent susciter des émotions chez les élèves, comme la violence du passé en histoire ou un sentiment d’injustice lié aux enjeux du présent. Par ailleurs le processus d’apprentissage est possiblement altéré par le stress et l’anxiété générant une charge émotionnelle inhibante (Soucisse et Heins, 2021) renforcée par l’accélération digitale de la réalisation des activités. Dans un tel contexte, nous proposons de s’intéresser dans le cadre de ce symposium à la prise en compte des émotions dans les pratiques pédagogiques, tant au plan du design des activités que de la relation éducative. Comment prendre en compte et accueillir les émotions des personnes apprenant.e.s tout en conservant une juste distance ? Comment, par les choix de design pédagogique, initier et soutenir le désir et le plaisir d’enseigner et d’apprendre ? Comment soutenir la régulation émotionnelle des apprentissages pour soutenir l’engagement ?