Dans le cadre de cette réflexion théorique, nous critiquons la nature monologique (Bakhtin, 1990) du sens donné aux besoins de l’enfant que nous analysons comme un médiateur (au sens sémiotique du termes; Valsiner, 2014) de la tendance à restreindre la voix de l’enfant au profit de celles de tiers, soit, d’une part, les adultes qui agissent sur l’enfant pour agir sur eux-mêmes (pour se rassurer de leur charge émotive vis-à-vis des enfants aux besoins « particuliers’’) ainsi que, d’autre part, le discours qu’ils véhiculent sur les diagnostics comme genre discursif (Bakhtin, 1990) dans un environnement culturel conventionnel, normatif et homogène. Nous présentons quatre cas de figure de cette dynamique en lien avec les discours politiques, les plans d’intervention, l’organisation des services et l’identité de l’enfant. Nous proposons une relecture dialogique (Bakhtin, 1990) et développementale (Valsiner, 1997, 2014) telle qu’elle devrait transparaître à la fois en recherche et dans l’intervention éducative.