Dans un contexte d’urgence climatique, développer l’écocitoyenneté par l’éducation à l’environnement est essentiel (Taleb, 2008). Bien que l’enseignement demeure souvent décontextualisé (Robert-Mazaye et al., 2021), un paradigme « écocentré » valorise l’expérience sensible des élèves, les plaçant en dialogue avec la nature plutôt qu’en position de domination (Schnitzler et Saint-Martin, 2021). L’ÉPS en plein air offre un cadre idéal pour cultiver cette connexion, grâce à des expériences sensorielles et affectives variées (Bertin-Renoux et al., 2024). Notre étude explore comment l’ÉPS peut transformer le rapport à la nature chez des élèves du secondaire, avec une visée écocitoyenne. Ancrée dans une approche énactive (Varela, 1989), elle examine l’expérience sensorielle et affective des élèves via un double cadrage méthodologique : des données ethnographiques issues d’observations participantes (Joing et Llena, 2023) et des récits d’expérience auto-enregistrés (Terré et al.2013). Un entretien composite avec l’enseignant (Mouchet et al., 2011) complète le dispositif. L’analyse des données selon le signe hexadique (Theureau, 2005) révèle une transformation chaotique du rapport à la nature, guidée par des sensations et émotions spécifiques. Les résultats identifient des contextes pédagogiques propices à développer une éthique écocentrée et les émotions clés favorisant ce processus.