Pour saisir le développement d’innovations organisationnelles au sein d’organisations scolaires, nous avons mené une recherche-action participative (Reason & Bradbury, 2006) dans trois milieux contrastés au Québec (3 CSS, 6 établissements scolaires ou services, 2021-2025). Cette méthodologie participative prend la forme de communautés d’apprentissage dans lesquelles les objets, les étapes et les modalités sont décidées pas à pas avec, par et pour les acteurs engagés. Elle se concrétise autour de séances collectives régulières mobilisant des dispositifs de développement professionnel et d’intelligence collective (co-développement, ateliers d’analyse en groupe, etc.). À travers ces séances, l’intention est de créer des espaces de problématisation collective, de circulation de connaissances professionnelles et scientifiques, de questionnements des pratiques, conditions d’apprentissage organisationnel (Letor, 2015). Afin de saisir la propagation des innovations au sein de l’organisation au-delà des apprentissages individuels et collectifs, la théorie de l’acteur-réseau (Akrich et al., 2006) a été mobilisée permettant de retracer les chaines de traduction, les espaces et objets de controverse, les processus d’intéressement et d’enrôlement, et le possible rallongement (ou stagnation) du réseau d’acteurs et d’actants. L’analyse comparative de ces expériences met en évidence les gestes de la direction dans son rôle de traducteur. Nous y analyserons également le rôle des chercheurs-accompagnateurs.