Considérant la pénurie de personnel enseignant qui sévit actuellement, le gouvernement québécois a récemment décidé d’approuver des formations courtes de toutes sortes et de les relier au brevet d’enseignement (autorisation permanente d’enseigner), s’éloignant des voies dites traditionnelles de formation initiale à l’enseignement (baccalauréat de 120 crédits et maitrise qualifiante de 60 crédits). Historiquement, ce sont ces formations en alternance qui assuraient le développement des savoirs et compétences professionnels nécessaires à l’exercice de la profession. S’appuyant sur la recension de plus d’une centaine d’écrits, cette communication vise à porter un regard critique sur cette orientation ministérielle, particulièrement dans l’intention de résorber la pénurie. La synthèse compréhensive des écrits recensés permettra d’apporter des nuances à l’efficacité présumée de ce type de formation, puis de mettre en exergue les conséquences potentielles, notamment sur la rétention du personnel, puis sur la valorisation de la profession. Au bilan, les considérations émergentes offriront de mieux comprendre les enjeux inhérents à de telles formations, mais également d’explorer diverses solutions alternatives. Il s’agira d’envisager la pénurie de personnel dans son ensemble, non seulement en termes de recrutement ou de formation accélérée, mais plutôt en valorisant le soutien à l’insertion professionnelle et la rétention des enseignant·e·s qualifié·e·s.