Cette communication analyse les conditions de formation et de travail des enseignants dans un contexte de pénurie croissante, en Belgique francophone. Bien que traditionnellement perçue comme une profession offrant sécurité, bonnes conditions de travail et de rémunération, l’enseignement s’inscrit aujourd’hui dans un environnement néolibéral marqué par la marchandisation et la précarisation (Dupriez et Mahiat, 2023). De nombreux enseignants débutants se retrouvent dans un marché du travail secondaire, confrontés à des conditions précaires : contrats temporaires, enseignement dans plusieurs établissements, absence de qualifications requises ou passage par des programmes de formation flexibles et raccourcis (Stacey et al., 2023). Nous présentons ici les résultats d’études menées dans le cadre des recherches collaboratives du GREFFE (Van Nieuwenhoven, 2015). Le cadre théorique mobilise la notion de précarité, définie comme un concept multidimensionnel, intégrant des dimensions socio-économiques, politiques et personnelles (Castro, 2022) et est complété par les concepts de socialisation organisationnelle et de compétences organisationnelles (März et al., 2019; März et al., soumis). Ces concepts permettent d’examiner l’impact sur le rôle des enseignants en classe, mais aussi sur leur position organisationnelle dans les écoles. Plus spécifiquement, nous analysons les implications pour la préparation des futurs enseignants, l’accompagnement des novices et le fonctionnement des écoles.