Depuis 2020, le ministère de l’Éducation de l’Ontario a révisé quatre programmes-cadres destinés aux élèves du primaire. Cette mise en œuvre suscite des tensions entre uniformisation et adaptation locale, ainsi qu’entre conformité et apprentissage individuel et collectif. Ces tensions soulignent la complexité de l’implantation intégrant des exigences institutionnelles, des outils de développement professionnel standardisés qui façonnent et sont façonnées par les dimensions individuelles (ex : besoins des enseignants), collectives (ex : activités) et organisationnelles (ex : organisation du travail). Le défi est d'amener les professionnels de l’enseignement à penser l’établissement scolaire comme une entité où ces dimensions interagissent de façon complexe sur les manières d’apporter des changements curriculaires. Pour saisir ces dynamiques, il semble important d’analyser comment les professionnels comprennent et organisent leurs actions à l’égard aux changements, et comment cela se traduit dans le soutien individuel, les activités et les stratégies déployées face aux exigences institutionnelles qui peuvent parfois compartimenter et limiter la manière de penser aux changements attendus. Comme le mentionnent Progin et Vuichard (à paraitre), il est essentiel de prendre en compte ces divers professionnels travaillant à l’école (directions et directions adjointes, enseignant.es-ressources, personnes enseignantes) qui orientent à la fois les activités individuelles et collectives. Nos résultats proviennent d’entretiens semi-directifs auprès de professionnels dans d’une école primaire.