L’éducation à la sexualité a lieu autant en contexte formel qu’informel. À l’école, elle se déploie à travers les interactions entre les membres des équipes scolaires et les élèves à propos de leurs choix vestimentaires. Nommé ou pas, et souvent selon un registre de surveillance et de sanction, les élèves apprennent ce qu’il est acceptable de choisir de porter, de montrer, de suggérer, d’exprimer. En même temps, des mouvements sociaux contribuent depuis les cinquante dernières années à transformer les rapports au corps, à sa visibilité publique et à la sexualité des jeunes – notamment des filles. Ma recherche analyse les contradictions à cet égard dans quatre écoles secondaires québécoises, répertoriant plusieurs conséquences indésirables d’interventions visant la conformité. Les participant.es expriment certains désaccords et remettent en question le contrôle de leur apparence par la honte sexuelle, l’intimidation, le harcèlement, les doubles standards ou la sexualisation de leurs choix vestimentaires. À partir de mes résultats, je propose une réflexion sur les défis d’une éducation à la sexualité ancrée dans les expériences quotidiennes des élèves. Je suggère que la retenue, l’estime de soi, le décorum ou les diversités sexuelles et corporelles peuvent être abordées avec les élèves de manière critique, mais surtout, positive.